Le scénario respecte l’organisation en actes ainsi que le texte publié par Brecht en 1959. J’ignore si cela tient à la traduction, mais la syntaxe est assez particulière. L’ordre surprenant des groupes de mots crée une prosodie un tantinet surannée qui colle bien à l’époque de cette intrigue.
L’album nous projette en effet dans le Chicago des années 20, soit un temps de crise propice aux exactions. Clark, Flake et Caruther, dirigeants du trust du chou-fleur espèrent que la vue offerte par la baie leur permettra de trouver une idée géniale pour surmonter la situation. Il fait pourtant un temps si affreux que la ville a des allures de vieille fille désargentée. On ne compte plus les dépôts de bilan. Partout, les clients manquent. C’en est fini pour les choux-fleurs ! Mêmes les pistons, les compromissions et autres délits d’initiés deviennent délicats. Ce n’est pas faute pourtant d’avoir financé les campagnes électorales d’Hindsborough. Peut-on encore le corrompre ou de le tromper ? L’organisation d’un racket sur le légume serait-elle salutaire ? Obtenir un prêt plus ou moins licite pour racheter les quais est-il envisageable ?
« Tout est corruption grand dieu ! »
Non loin de là Arturo déprime à cause de sa perte de notoriété. Il désespère de prendre le contrôle sur le commerce des choux fleurs à Chicago et semble prêt à tout pour réparer son éviction. L’usage de la force n’effraie en rien cet homme à mi-chemin entre Adolf Hitler et Al Capone.
Brecht transpose ainsi le fascisme qui a laissé l’Europe exsangue sur le nouveau continent et le milieu du crime. Cartel, meurtres, incendies volontaires, chapeaux de feutre et pardessus rappellent alors l’ambiance des séries B. Le dessin de Simon Benattar-Bourgeay emprunte d’ailleurs énormément au cinéma, tant dans les cadrages que dans les plans. Le choix du noir et blanc convient bien à l’époque et au genre. J’ai beaucoup aimé la précision du trait, tant pour les lieux que pour les personnages et le sens du détail qui confère une belle épaisseur à cet univers du banditisme.
Lecture effectuée dans le cadre de hébergée cette semaine chez Stéphie du blog Mille et une frasques.
Tu piques ma curiosité Sabine. Bien envie d’aller voir de quoi il en retourne même si l’idée de côtoyer le personnage d’Arturo ne me réjouit pas particulièrement (les parallèles que tu fais avec certaines figures historiques ne sont pas très engageants ^^)
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Cela reste mesuré…
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Je l’ai vu au théâtre (Philippe Torreton faisait un Arturo Ui très convaincant) ; ma sœur m’avait aussi parlé de la BD. Il faudra que je la lise car je suis curieuse de me replonger dans cette histoire et de voir comment elle est adaptée en BD 🙂
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J’aimerais bien voir la pièce sur scène maintenant !
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Il me semble que celle avec Philippe Torreton ne tourne plus pour le moment. Une autre tournée avec une autre mise en scène avait débuté mais je ne sais pas ce qu’il en est. J’espère que tu auras un jour l’occasion de la voir 🙂
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Merci pour ces renseignements !
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Il faudrait que je commence par lire le titre de Brecht… Question de principe. ^^
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C’est un bon principeen effet !
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C’est un bon principe en effet !
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Je ne suis pas certaine d’accrocher au trait 😦
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Cela peut effectivement être un frein !
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J’hésiterai à me lancer, j’ai bien peur que les dessins ne me plaisent pas…
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Il est vrai que le dessin a son importance !
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Pourquoi pas, mais je ne connais (il me semble) quasi aucune des références que tu cites
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Je ne pense pas que ce soit un problème.
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intéressant mais j’avoue que le dessin ne m’emballe pas… 😦
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L’album aurait mérité un autre format.
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Inconnu au bataillon bd… Voilà de quoi éveiller ma curiosité !
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J’aime bien aller au hasard …
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Chicago, années 20, ambiance film noir… Moi, ça me dit bien !
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J’aime assez ces ambiances aussi !
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Je suis curieuse tant par le texte que par les dessins!
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Le dessin des visages manque de naturel je trouve. Je t’avoue que ce n’est pas un album vers lequel j’ai envie de me précipiter…
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J’ai un peu de mal avec ce type d’esthétique…
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Ce n’est pas non plus ce que je préfère !
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